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  Le rôle du médecin conseil et de l’avocat seront ici primordiaux, en ce qu’ils seront en capacité d’identifier la potentielle existence d’un TCL, au travers des symptômes décrits par la victime.
Trop souvent, les symptômes rapportés par les experts, sont attribués à un syndrome de stress post traumatique, conséquence psychologique de l’accident.
C’est pourquoi, il est impératif d’orienter une victime dont il est suspecté qu’elle ait subi une commotion cérébrale vers des professionnels qualifiés et spécialisés.
On compte parmi ces professionnels les neurologues, les neuropsychologues, psychiatres spécialisés, ou encore des ergothérapeutes, kinésithérapeutes, orthophonistes par exemple, qui tous doivent nécessairement posséder des compétences en matière de lésion cérébrales.
L’avocat aura alors un rôle central, en ce que ses compétences, les connaissances acquises et le réseau construit en la matière pourront lui permettre d’orienter la victime vers lesdits professionnels, puis, être en lien avec chacun d’eux pour s’assurer de la bonne avancée de la procédure.
La victime sera ainsi en mesure de se présenter en expertise, avec un dossier médical construit, laissant apparaître la réalité d’une commotion cérébrale imputable à l’accident, par le biais d’imagerie spécifiques, de bilans et d’avis spécialisés, relatant par ailleurs chaque symptôme y étant lié.
Cela revêt une importance particulière, car, comme cela a été rappelé par le Dr DAVID, les commotions cérébrales ont un impact certain sur la qualité de vie, la vie de famille, mais également la vie professionnelle.
Au nombre des préjudices dont l’évaluation va s’avérer complexe mais essentielle, se trouve celle du préjudice professionnel du traumatisé crânien :
Selon les symptômes développés, et le poste occupé, les conséquences sur l’emploi pourraient s’avérer d’une particulière gravité.
Il est en effet aisé de comprendre qu’un chef d’entreprise qui subirait des symptômes physiques tel
que des maux de tête, une sensibilité à la lumière et au bruit, des difficultés de concentration, ou encore des problèmes de mémoire, un manque d’énergie se voit directement impacté dans son travail.
Il en serait de même s’il devait subir des troubles d’ordres psychologiques, pourtant directement liés à l’atteinte cérébrale dont il a été victime, telle que l’irritabilité, la nervosité ou l’anxiété. La liste étant non exhaustive.
Il pourrait ainsi s’en suivre une perte de productivité, une baisse de chiffre d’affaires, une perte de clientèle, voir dans le pire des cas, une perte de son entreprise.
Pourtant, si la commotion cérébrale dont il a été victime n’a pas été diagnostiquée, alors l’imputabilité des conséquences professionnelles à l’accident ne pourra être reconnue. Et les pertes engendrées ne seront pas indemnisées.
Il en serait de même pour un salarié qui viendrait à perdre son emploi.
Naturellement, la même problématique se pose sur l’ensemble des postes de préjudices indemnisables, dont l’évaluation ne peut-être juste qu’à condition que la commotion cérébrale ait été diagnostiquée et évaluée correctement.
L’enjeu est donc d’importance, tant d’un point de vue médical, pour que toute victime puisse bénéficier d’un parcours diagnostic efficace et d’une prise en charge adaptée, que d’un point de vue juridique dont les conséquences viennent d’être rappelées brièvement.
Enfin, l’enjeu est majeur pour les victimes qui éprouvent naturellement un véritable sentiment d’injustice, dans la mesure où, si les traumatismes crâniens lourds, sont aisément reconnus et pris en charge, en revanche, la commotion cérébrale reste mal connue, mal prise en charge, et mal indemnisée.
Il est donc important de s’entourer de professionnels qualifiés, et de ne pas hésiter à faire pratiquer des examens poussés, dès que possible, pour qu’une éventuelle commotion cérébrale puisse être diagnostiquée.
  Droit de la santé 34















































































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