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  Charlotte Souci-Guedj
La Colle-sur-Loup
 tête, mais aussi de manière indirecte, par exemple lors d’un mouvement de décélération brutale ou d’un mouvement brutal au niveau du cou.
Ces commotions cérébrales peuvent être très polymorphes (divers) en termes de symptômes ressentis :
• Absence totale de symptômes,
• Présencedesymptômesphysiques:mauxdetête, douleurs dans le cou, nausées ou vomissements, étourdissements, vision trouble, problèmes d’équilibre, sensibilité à la lumière et au bruit, impression d’être dans le « brouillard », sensation de « ne pas être dans son assiette », difficultés de concentration, problèmes de mémoire, manque d’énergie, somnolence, confusion,
• Présence de symptômes d’allure psychologique : irritabilité, émotivité accrue, tristesse, nervosité ou anxiété, difficultés d’endormissement.
• Un ou plusieurs de ces symptômes, lorsqu’ils sont présents, disparaissent totalement, après 7 à 10 jours dans 80-90% des cas.
Toutefois, il est possible que la commotion cérébrale soit d’évolution lente avec persistance de symptômes après 7-10 jours.
On parle même de commotion cérébrale avec symptômes persistants si les signes perdurent après 2 semaines chez l’adulte et 4 semaines chez l’enfant.
Il est également parfois possible d’observer des symptômes d’apparition retardée, c’est-à-dire survenant après un intervalle libre, ce qui rend l’imputabilité des symptômes à la commotion cérébrale parfois délicate.
Lors d’une consultation médicale après survenue d’une commotion cérébrale, des examens d’investigation, dits de routine comme un scanner cérébral, peuvent être prescrits et, dans la plupart des cas, ne montrent aucune anomalie neurologique.
 Cependant, certaines explorations plus récentes, encore réservées au domaine de la recherche scientifique, peuvent mettre en évidence des modifications neuronales légères et précoces, ce qui pourrait constituer, dans un avenir proche, une évolution importante dans l’approche diagnostique de la commotion cérébrale.
Par ailleurs, plusieurs études scientifiques ont mis en évidence l’impact à moyen et long terme des commotions cérébrales répétées, en lien avec certaines pratiques sportives notamment : troubles cognitifs, troubles de l’humeur et du comportement ainsi que le risque plus fréquent et plus précoce de développement d’une atteinte neurodégénérative, dont l’encéphalopathie traumatique chronique (proche par certains aspects de la maladie d’Alzheimer) qui représentent les complications les plus graves.
A ce titre, pour des raisons physiologiques notamment, les enfants, adolescents et les adultes
de sexe féminin constituent des populations spécifiques pour lesquelles l’exposition aux commotions cérébrales, uniques ou multiples, constitue un facteur de vulnérabilité accru.
L’impact possible des commotions cérébrales, en termes de qualité de vie, de retentissement potentiel sur la famille personnelle, familiale et professionnelle, doit encourager les personnes qui en sont victimes à une évaluation médicale précoce et surveillance rigoureuse.
De même, sur un versant juridique, l’accompagnement des personnes commotionnées doit pouvoir s’envisager au regard des éléments médicaux et scientifiques connus : possibilité de symptômes atypiques, probabilité de symptômes persistants, notion d’intervalle libre, défaut de sensibilité actuelle des outils de routine pour le diagnostic.
Quelles sont les difficultés juridiques dans le cadre de l’expertise médicale et comment obtenir une indemnisation juste des séquelles d’une commotion cérébrale?
Le traumatisme crânien s’avère un cas particulier parmi les séquelles subies par une victime d’accident, en ce qu’il est complexe et par conséquent, difficile à diagnostiquer.
Plus encore, lorsqu’il s’agit d’un traumatisme crânien léger, ne laissant, dans la majorité des cas, rien apparaître à l’imagerie.
Le plus souvent d’ailleurs, suite à un accident de circulation par exemple, aucun examen spécifique n’est réalisé, alors même qu’un coup du lapin peut entraîner, tel que l’a rappelé le Dr DAVID, une commotioncérébrale.
Alors, dans ces situations, comment permettre aux victimes de voir diagnostiquer leur commotion cérébrale et leur permettre d’en obtenir la juste indemnisation ?
Droit de la santé 33











































































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