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des questions alambiquées de juridictions compétentes, de droit applicable au sort de la cargaison qui germe en cale, du fait d’un navire saisi en raison du non- paiement des frais de « surestaries ») et en droit des transports. Je sortais donc de ma thèse et comme je l’ai laissé transparaitre, je voulais me confronter aux cas concrets. Mon entrée au barreau de Paris date précisément de janvier 2002, soit juste après l’éclatement de la bulle internet. Autant dire que les sites de commerce électronique n’intéressaient
pour le revendre en France. C’était l’application première de ce pilier du droit européen, mais qui naturellement a été très mal vécu par les fabricants dont ces sites bousculaient l’organisation de leur réseau. Cela donna lieu, vous vous en doutez, à d’épiques bras de fer, les fabricants d’alors multipliant les tracasseries sur la provenance des produits vendus en France, en termes de garantie internationale des produits, d’approvisionnement hors réseau, de conditions de revente sur le marché français. C’est tout naturellement que,
Quels types de relation privilégiez-vous avec vos clients ?
Précisément, je n’ai pas de type.
En conseil, nous essayons de nous inscrire dans une relation d’assistance (car, dans ce secteur, le juriste interne a longtemps été le dernier des recrutements). Il faut comprendre la volonté du projet ou du développement, s’efforcer de répondre à l’objectif en expliquant les contraintes, en réfléchissant au cadre le plus adapté, mais ne surtout pas être un censeur, un monsieur « oui ou non », contre-image trop souvent accolée au juriste.
En contentieux, la relation est différente et dépend de l’impact de la procédure sur la vie de la société. Parfois, un entrepreneur déporte un dossier de concurrence déloyale sur son avocat, en lui donnant carte blanche en interne, pour ne pas être personnellement mobilisé dans une période où justement il a besoin d’être totalement concentré sur des enjeux autres. D’autres fois, parce qu’il en a le temps, parce que le conflit à un impact sur certains de ses projets, parce qu’il était particulièrement engagé dans une relation, il souhaite être impliqué dans toutes les étapes de la représentation. Nous nous adaptons au besoin exprimé.
« Mon activité actuelle est donc un peu le résultat de ma pratique initiale, m’inscrivant dans toute la chaine du commerce électronique partant du régime du site (ou de l’appli aujourd’hui), à la maitrise de la chaine logistique, la gestion du transport, jusqu’à l’administration de la relation client, [...] »
aucun cabinet installé, si ce n’est quelques intervenants en droit de l’informatique. L’activité des sites de commerce électronique était alors regardée comme marginale, pour ne pas dire douteuse.
Or, ces sites bousculaient le pré- carré des circuits de distribution qui continuaient à perpétuer un contingentement tarifaire national contraire à la libre circulation des marchandises en Europe. Concrètement, si le niveau de vie moyen en Belgique était de 70, là où il était en France de 100, les fabricants continuaient à proposer un téléviseur « SFX- 80 » à 70 en Belgique, là où leur filiale française le mettait sur le marché à 100. Les pionniers du commerce électronique ont simplement repéré ce hiatus en allant se fournir dans un pays européen où un produit était mis en circulation à un coût moindre,
débutant avec une formation en droit international, j’ai été sollicité par des acteurs du commerce électronique pour les aider et ce qui devint très vite ma pratique dominante. Puis il y a eu le tournant de 2005, où le canal du commerce électronique s’est affirmé pour devenir incontournable.
Mon activité actuelle est donc un peu le résultat de ma pratique initiale, m’inscrivant dans toute la chaine du commerce électronique partant du régime du site (ou de l’appli aujourd’hui), à la maitrise de la chaine logistique, la gestion du transport, jusqu’à l’administration de la relation client, avec des problématiques plus classiques de droit de la concurrence, de la distribution ou de la consommation.
Quel livre absolument ?
recommanderiez-vous
La question est très large.
Je n’ai pas un livre spécifique à recommander, j’en aurai plutôt de nombreux.
J’aime beaucoup lire et je pense que c’est le cas de nombreux avocats, car notre métier nous invite à se tenir constamment informés des évolutions de pensée, des belles joutes doctrinales, des rebondissements