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de jurisprudence. Après comme chacun, j’ai mes périodes historiques favorites, mes genres de prédilection ( j’aime beaucoup les biographies ou autobiographies, ces récits de vie où l’auteur dévoile plus ou moins sans fard les epreuves auxquelles il a été confronté, les fruits de son expérience, ses leçons) et puis j’ai des centres d’intérêts qui varient au fil des ans.
Alors pour être concret, j’ai dévoré nombre de biographies sur la période de la Révolution, le Consulat et l’Empire et je ne peux que recommander « Les Mémoires d’Outre-Tombe » de Châteaubriand, d’une richesse stylistique inégalée à mes yeux. J’ai été marqué, comme beaucoup, par « Voyage au bout de la Nuit » de Céline. J’ai dévoré « Belle du Seigneur » d’Albert Cohen, pas seulement pour suivre le fil de la passion d’Ariane et Solal, mais aussi pour la description si drôle des us et coutumes diplomatiques à la SDN. Je crois avoir lu tous les romans que Max Gallo a publié jusqu’au début des années 1990 au travers desquels, à mots couverts, après avoir occupé des fonctions gouvernementales, il livrait son sentiment sur son parcours, ses expériences et déceptions.
Mais j’aime aussi découvrir des auteurs, d’autres littératures un peu au hasard des rayons de librairies et en ce moment j’ai commencé « Une saison à Hydra » d’Elisabeth Jane Howard un tome de sa saga des Cazalet décrivant la société anglaise sur trois générations.
Si vous pouviez avoir un dîner avec une personne de votre choix (vivante ou morte), qui serait-ce ? Et pourquoi ?
Je n’ai pas de liste particulière, j’aime bien échanger.
Bien sûr, il y a un grand nombre de femmes et d’hommes marquantes avec lesquels j’aurai aimé partager, comprendre, les interroger. Mais par exemple, il y a quelques jours j’écoutais l’émission l’Invité de France Info dans laquelle était invitée la philosophe Julia de Funès. J’ai été impressionné par son intervention, la clarté et la finesse de son opinion, sa perspective dépassant largement le sujet d’actualité des retraites sur lequel elle était interrogé. Alors, pour vous répondre, je suis convaincu qu’un diner serait avec elle passionnant.
Quel sentiment vous procure le fait de travailler dans le même Cabinet que votre ancien camarade de Fac, Arnaud Blanc de la Naulte ?
Une de mes assistantes a eu ce mot drôle : « Comme je vous comprends, moi aussi j’avais une amie de fac avec laquelle je répétais les week-ends, alors c’est un peu le groupe mythique que l’on s’était promis de monter que vous réalisez ».
Avec Arnaud, on ne s’est jamais quitté depuis la première année en TD d’histoire du droit et des institutions publiques. On a chacun nos matières, nos parcours et on se promettait souvent qu’un jour on se rapprocherait. J’ai toujours fait appel à lui dans son domaine et inversement, mais parfois l’occasion ne se présentait pas ou le timing de nos ouvertures n’était pas en phase. 2022 le fut et, que vous dire, si ce n’est que j’en suis forcément très heureux.
Comment voyez-vous la fusion entre le cabinet Chain et NMCG ?
Si notre relation a été le déclencheur de l’idée de fusion, elle ne fut en aucun cas le facteur décisif. D’abord, parce que nous ne sommes pas seuls décisionnaires. Ensuite, parce que nous avons précisément examiné l’intérêt commun. Et cette fois-ci le timing était parfait.
NMCG Paris avait deux pôles dominant, droit social et M&A, là où Chain avait un cœur d’activité marqué, de droit des contrats et de la concurrence. Cela ne veut pas dire que ces pôles étaient exclusifs dans les deux structures (le droit commercial n’était pas inconnu des équipes de NMCG, comme le droit des sociétés et de la propriété intellectuelle pas ignoré des équipes de Chain). Mais le rapprochement dans le spectre du droit des affaires s’est présenté comme une évidence aux yeux de tous.
Alors, tout simplement, je regarde cette fusion comme naturelle.